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La recherche sur l’endométriose​

L’endométriose est une maladie gynécologique dite bénigne, mais souvent invalidante, touchant 10% des femmes en âge de procréer, souvent diagnostiquée tardivement. C’est une pathologie inflammatoire chronique dépendante des hormones sexuelles qui est due à la présence de tissu endométrial en dehors de la cavité utérine.

La principale hypothèse pour expliquer la formation de ces lésions est le reflux de cellules d’endomètre par les trompes pendant les menstruations qui se retrouveraient dans la cavité péritonéale. Or, ce reflux survient chez 90% des femmes en âge de procréer, alors que seulement 10% d’entre elles développent une endométriose, sans que l’on explique l’origine de cette pathologie.

À ce jour, les traitements actuels basés sur des thérapies hormonales, dites suppressives en œstrogènes, ne sont pas dénués d’effets secondaires et ne permettent pas un contrôle optimal de la maladie ni les récidives, et ce malgré la chirurgie souvent associée. Il est donc nécessaire d’améliorer les stratégies diagnostiques et thérapeutiques de l’endométriose.​

Ainsi, de nombreuses études en recherche fondamentale et clinique sont en cours pour tenter de mieux comprendre le rôle des facteurs et systèmes paraissant impliqués dans la genèse de la pathologie : l’immunité, la génétique, le microbiote, les récepteurs aux œstrogènes, les facteurs environnementaux… Plusieurs axes de recherches peuvent être retenus : celui du dépistage et du diagnostic, mais aussi celui relatif à la prise en charge thérapeutique. Enfin la recherche en Sciences humaines et sociales est également importante lorsqu’il s’agit d’une pathologie comme l’endométriose.​

En recherche clinique, les objectifs sont de mieux comprendre la pathologie et le vécu des patientes ainsi que d’améliorer la prendre en charge par des techniques innovantes et adaptées aux patientes. Les sujets sont variés sur le thème de l’endométriose : l’infertilité, la douleur, la qualité de vie du quotidien, la tolérance des traitements proposés, la sexualité

Les études en cours en Occitanie

  • EndoTreat​

    Projet mis en place par la collaboration entre le CHU de Toulouse et le Laboratoire INSERM Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (Dr Lenfant), UROSPHERE et l’IRDS Toulouse (Dr Ferrand). L’objectif principal est de mieux comprendre le rôle des récepteurs hormonaux en étudiant leurs caractéristiques dans des lésions d’endométriose prélevées chez des patientes lors de leur chirurgie, au niveau de sites différents (kyste de l’ovaire, péritoine, tube digestif…). ​

    Ce projet propose l’établissement à partir de lésions d’endométriose de patientes, de deux nouveaux modèles d’étude : la reconstitution de « mini-organes » (les organoïdes) de lésion d’endométriose ainsi que la greffe sur des souris de tissus endométriosiques issus des mêmes patientes. Ces modèles permettront d’étudier les mécanismes d’action des lésions d’endométriose et de leurs éventuels dysfonctionnements dus à la maladie. À terme, les résultats de cette recherche pourront être utilisés pour le développement de modèles commercialisés pour réaliser des travaux de recherche sur la pathologie de l’endométriose, et pour tester des candidats thérapeutiques et proposer des thérapies innovantes pour ce problème de santé publique. ​

    EDISON​

    L’objectif principal de cette étude est de caractériser les populations cellulaires présentes dans le reflux menstruel dans l’endométriose afin d’identifier à terme des biomarqueurs pour un meilleur diagnostic et une personnalisation du traitement et donc une meilleure prise en charge des patientes.​

    Une caractérisation de l’endomètre et des populations cellulaires présentes dans les lésions d’endométriose au moment des menstruations sera effectuée, chez des patientes atteintes d’endométriose et chez des patientes indemnes d’endométriose par des techniques d’imagerie, de mise en culture en 3 dimensions (nouveaux modèles d’étude : les organoïdes) et d’analyse d’expression des gènes.​

    Partenaires du projet : CHU de Toulouse et le Laboratoire INSERM Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (Dr Lenfant), Infinity INSERM (N Gaudenzio).​

    ENDOPF​

    Il s’agit d’une étude rétrospective menée en 2023-2024 dans les 6 centres publics et privés d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) d’Occitanie afin de comparer les résultats en préservation de la fertilité pour endométriose selon différents protocoles. Ce travail a fait l’objet d’une publication en cours.​

  • ADENOS et ADENOL​

    L’équipe du CHU de Nîmes s’associe à l’IGH de Montpellier pour mener depuis 2023 des travaux de recherche fondamentale et clinique sur le diagnostic précoce de l’adénomyose. Ce projet a reçu le soutien d’EndoFrance en étant sélectionné pour une bourse de recherche 2024.​

    Partenaires impliqués : CHU de Nimes (Appel d’offre local 2024) CNGOF (Bourse 2023) et EndoFrance (Bourse 2024)​.

    PEPR : “Santé des femmes, santé des couples”​

    Ce programme de recherche confié à l’Inserm a pour objectif de développer les connaissances sur l’endométriose, la fertilité, les traitements antiépileptiques et l’AMP. Il s’agit notamment d’évaluer la fréquence, les facteurs de risque et les conséquences de l’endométriose.​

    Le CHU de Nîmes, en collaboration avec la faculté de psychologie de Nîmes, a également été retenu pour le PEPR dans l’axe de recherche des Sciences​ Humaines et Sociales. L’objectif de ce projet est d’évaluer l’impact des affects sur l’endométriose et le vécu de la maladie.​

    Également, le projet du CHU de Toulouse en collaboration avec le laboratoire INSERM, Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (Dr Lenfant) a été retenu. L’objectif : une meilleure caractérisation des lésions d’endométriose avec la mise en place d’une cohorte prospective multicentrique pour une meilleure compréhension de la maladie.​

  • ENDO Tol : Tolérance et arrêt d’un traitement par dienogest​

    Étude Clinique anonyme menée par le CHU de Nîmes pour connaitre les motifs d’arrêts du dienogest prescrit par le médecin réfèrent.​

    DIAGNOSTIC :
    Résolution de problèmes inverses basée sur l’apprentissage automatique pour l’adénomyose utérine échographie ​

    Il réunit des équipes de l’IRIT et de la Clinique Rive Gauche (CRG) de Toulouse pour travailler sur l’imagerie ultrasonore. L’objectif principal est d’améliorer la résolution des images échographiques en vue de diagnostiquer l’adénomyose utérine, en utilisant l’apprentissage automatique guidé par des modèles physiques (faiblement ou non supervisé).​

    ENDO TEP​

    Il s’agit d’une étude préliminaire dont l’objectif principal est d’étudier l’utilisation d’un nouvel outil diagnostic dans la détection et la caractérisation des lésions d’endométriose.​

    Un nouvel examen, la tomographie par émission de position couplée au scanner avec le radiotraceur au Fluoroestradiol (TEP/TDM [18F]-FES), pourrait d’une part améliorer le diagnostic en étant plus efficace dans la détection des lésions que l’IRM et d’autre part permettre de mieux caractériser les lésions dès le diagnostic grâce au radiotraceur utilisé, spécifique des hormones féminines, et ainsi aider à orienter la prise en charge thérapeutique. La TEP/TDM [18F]-FES est une méthode non invasive qui visualise et caractérise le rôle des hormones féminines dans de multiples tumeurs. En effet, cet examen et ce radiotraceur sont utilisés dans le diagnostic de certaines maladies du sein. Il s’agit ainsi de corréler l’intensité du marquage.​

    Du radiotraceur (la TEP/TDM [18F]-FES), aux rôles des œstrogènes et à l’intensité de la douleur.
    Équipes impliquées : CHU Toulouse et Laboratoire INSERM Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (Dr Lenfant).​

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